L’arrêt N° 86949 du Conseil d’État du 17 février 1950 – dit Dame Lamotte a indiqué qu’il existe un principe général du droit selon lequel toute décision administrative peut faire l’objet, même sans texte, d’un recours pour excès de pouvoir.

Les recours d’une décision administrative

Le Tribunal Administratif est la juridiction compétente pour recevoir, examiner et juger les contentieux et les litiges des citoyens, des agents ou des syndicats de la fonction publique avec leur administration ou employeur public.

Le requérant doit obligatoirement avoir un intérêt à agir et être concerné, pour contester une décision devant le Tribunal Administratif.

Il existe deux types de recours ou requêtes devant le tribunal administratif :

- le recours en excès de pouvoir permet de contester la légalité une décision administrative irrégulière et d’en demander l’annulation au juge administratif. Cette procédure peut se faire sans le recours d’un avocat mais il est conseillé de contacter un avocat spécialisé en droit administratif.

- le recours en plein contentieux se différencie du recours pour excès de pouvoir car la juridiction administrative dispose d’un pouvoir plus étendu pour modifier ou substituer la décision administrative. Ce type de recours peut s’exercer dans le cadre d’un recours électoral, recours avec une demande d’indemnisation financière,… Dans ce type de recours, la présence d’un avocat est obligatoire.

Le délai de 2 mois pour déposer un recours administratif

Dans le cadre d’un recours devant le Tribunal Administratif, il est important de respecter les délais légaux prévu par le Code de justice administrative et les articles R421-1 à 7 du Code justice administrative

Ainsi, les requérants disposent d’un délai de 2 mois pour contester une décision de l’administration devant le tribunal administratif.

Le délai de 2 mois commence à courir :

- soit à compter de la notification ou de la publication de la décision écrite

- soit à l’expiration du délai de refus implicite en cas d’absence de réponse

Les délais de recours d’une décision administrative ne s’appliquent qu’à la condition d’avoir été mentionnés, ainsi que les voies de recours, dans la notification de la décision.

La Loi 2013-1005 du 12 novembre 2013 a habilité le Gouvernement à simplifier les relations entre l’administration et les citoyens en prévoyant que sauf dérogations, le silence gardé pendant 2 mois par l’autorité administrative sur une demande vaut décision d’acceptation.

Des dispositions réglementaires du Décret 2014-1303 du 23 octobre 2014 prévoient de nombreuse exceptions à l’application du principe « silence vaut acceptation ».

Toutefois, il existe un principe général du droit selon lequel toute décision administrative peut faire l’objet, même sans texte, d’un recours pour excès de pouvoir.

Pour aller plus loin

Lire l’article sur : La contestation d’une décision administrative – Le recours gracieux – Le recours en excès de pouvoir ou plein contentieux devant le Tribunal Administratif

Lire l’article sur : la définition et les conséquences de la décision illégale créatrice de droit dans la fonction publique

Lire l’article sur : les juridictions civiles – pénales et administratives et les procédures en contentieux

Lire l’article sur : Les délais de prescription devant une juridiction civile – pénale et administrative

Lire l’article sur : la loi 79-587 du 11 juillet 1979 oblige une administration ou un employeur public à motiver ses décisions en faits et en droit

Lire l’article sur : la capacité et les intérêts à agir en justice des syndicats devant une juridiction civile – pénale ou administrative

Lire l’article sur : la définition et le principe de la hiérarchie des normes dans le système juridique français

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