L’arrêt N°16-29106 de la Cour de cassation du 28 mars 2018 a indiqué qu’eu égard à la mission du CHSCT, le comité ne relève pas des personnes morales de droit privé créées pour satisfaire spécifiquement des besoins d’intérêt général au sens de l’article 10 de l’ordonnance n° 2015-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics, quand bien même il exerce sa mission au sein d’une personne morale.
Ainsi, pour la désignation du cabinet d’expertise, le CHSCT n’est pas soumis à la procédure d’appel d’offre prévue par l’ordonnance n° 2015-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics.
Le recours à une expertise par le CHSCT
Les articles L4614-12 à 13-1 du Code du Travail déterminent les modalités de recours à une expertise du CHSCT.
Ainsi, le CHSCT peut faire appel à un expert agréé :
- Lorsqu’un risque grave, révélé ou non par un accident du travail, une maladie professionnelle ou à caractère professionnel est constaté dans l’établissement. Le risque doit être identifié et actuel.
- En cas de projet important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail, prévu à l’article L. 4612-8-1.
L’employeur qui entend contester la nécessité de l’expertise, la désignation de l’expert, le coût prévisionnel de l’expertise tel qu’il ressort, le cas échéant, du devis, l’étendue ou le délai de l’expertise saisit le juge judiciaire dans un délai de 15 jours à compter de la délibération du CHSCT ou de l’instance de coordination.
Le juge statue, en la forme des référés, en premier et dernier ressort, dans les 10 jours suivant sa saisine.
Les frais d’expertise sont à la charge de l’employeur.
Toutefois, le CHSCT ne relevant pas des personnes morales de droit privé créées pour satisfaire spécifiquement des besoins d’intérêt général au sens de l’article 10 de l’ordonnance n° 2015-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics, le CHSCT n’est pas soumis à la procédure d’appel d’offre dans le cadre de la désignation du cabinet d’expertise.
Dans le secteur privé, le CHSCT a été fusionné dans le CSE – Comité Social Économique – au sein de la CSSCT – Commission Santé Sécurité Conditions de Travail. Toutefois, le CHSCT continue de fonctionner légalement jusqu’à l’expiration des mandats en cours, si le CSE n’a pas été mis en place et au plus tard le 31 décembre 2019.
Pour aller plus loin
Lire l’article sur : le choix du cabinet d’expertise appartient au CHSCT et non à l’employeur
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