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La mise à pied disciplinaire d’un salarié du secteur privé n’est licite que si le règlement intérieur précise sa durée maximale

L’arrêt N°13-15630 de la Cour de Cassation du 7 janvier 2015 a indiqué que la mise à pied disciplinaire d’un salarié du secteur privé, prévue par le règlement intérieur dans l’entreprise, n’est licite que si ce règlement précise sa durée maximale.

Ainsi, le règlement intérieur de l’entreprise doit préciser la durée maximale de la mise à pied disciplinaire des salariés même si elle est prévue dans la convention collective de travail.

Les sanctions disciplinaires des salariés du secteur privé

Les articles L1331-1 et 2 du Code du travail précisent qu’une sanction disciplinaire se définit par une mesure, prise par l’employeur, de nature à affecter immédiatement ou non la présence du salarié dans l’entreprise, sa fonction, sa carrière ou sa rémunération.

Cela ne concerne pas les observations verbales.

Les amendes ou autres sanctions pécuniaires sont interdites et toute disposition ou stipulation contraire est réputée non écrite.

Le règlement intérieur dans le secteur privé

L’article L1311-2 du Code du travail indique que, dans les établissements ou les entreprises d’au moins 20 salariés, les employeurs doivent obligatoirement établir un règlement intérieur.

Le règlement intérieur est un document écrit par lequel l’employeur fixe exclusivement :

Les mesures d’application de la réglementation en matière de santé et de sécurité dans l’entreprise ou l’établissement, notamment les instructions prévues à l’article L. 4122-1 ;

Les conditions dans lesquelles les salariés peuvent être appelés à participer, à la demande de l’employeur, au rétablissement de conditions de travail protectrices de la santé et de la sécurité des salariés, dès lors qu’elles apparaîtraient compromises ;

Les règles générales et permanentes relatives à la discipline, notamment la nature et l’échelle des sanctions que peut prendre l’employeur.

Le règlement intérieur ne peut être introduit qu’après avoir été soumis à l’avis du comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel ainsi que, pour les matières relevant de sa compétence, à l’avis du CHSCT.

Le règlement intérieur indique la date de son entrée en vigueur et cette date doit être postérieure d’un mois à l’accomplissement des formalités de dépôt et de publicité.

En même temps qu’il fait l’objet des mesures de publicité, le règlement intérieur, accompagné de l’avis du comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel et, le cas échéant, du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, est communiqué à l’inspecteur du travail.

Ainsi, la mise à pied disciplinaire d’un salarié du secteur privé, prévue par le règlement intérieur dans l’entreprise, n’est licite que si ce règlement précise sa durée maximale, même si elle est prévue dans la convention collective de travail.

Pour aller plus loin

Lire l’article sur : Un employeur ne peut pas sanctionner un salarié du secteur privé au delà un délai de 2 mois après les faits dont il a eu connaissance

Lire l’article sur : le règlement intérieur de l’employeur ne peut interdire l’alcool sur le lieu de travail par principe sans en justifier les raisons

Lire l’article sur : un employeur ne peut pas fouiller dans les affaires personnelles d’un salarié sans son accord

Lire l’article sur : le licenciement pour faute simple – faute grave – faute lourde du salarié dans le secteur privé

Lire l’article sur : la procédure de licenciement d’un salarié du secteur privé pour motif personnel – entretien préalable – la lettre de licenciement – le préavis et les indemnités légales

Lire l’article sur : la procédure des salariés de droit privé devant le Conseil des Prud’hommes

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