L’arrêt N°381061 du Conseil d’État du 19 juin 2014, statuant en référé, a indiqué que le droit de ne pas être soumis à un harcèlement moral constitue pour un agent de la fonction publique, une liberté fondamentale au sens des dispositions de l’article L521-2 du code de justice administrative.
Ainsi, dans ces situations, le juge administratif peut être saisi sous forme de référé statuant en urgence.
La définition du harcèlement dans la fonction publique
Pour les agents de la fonction publique, la loi 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, l’article 6 ter indique :
Aucun fonctionnaire ne doit subir les faits :
– soit de harcèlement sexuel, constitué par des propos ou comportements à connotation sexuelle répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante
– soit assimilés au harcèlement sexuel, consistant en toute forme de pression grave, même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers
Il appartient à un agent public qui soutient avoir été victime d’agissements constitutifs de harcèlement moral, de soumettre au juge des éléments de fait susceptibles de faire présumer l’existence d’un tel harcèlement.
L’employeur public doit produire, en sens contraire, une argumentation de nature à démontrer que les faits ou agissements en cause sont justifiés par des considérations étrangères à tout harcèlement.
Le pouvoir du juge administratif saisi en référé pour atteinte à une liberté fondamentale
Les articles L521-1 à 4 du Code de Justice Administrative déterminent les pouvoirs du juge administratif saisi en référé.
Saisi d’une demande en ce sens justifiée par l’urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d’une liberté fondamentale à laquelle une personne morale de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la gestion d’un service public aurait porté, dans l’exercice d’un de ses pouvoirs, une atteinte grave et manifestement illégale.
Dans ce cas, le juge des référés se prononce dans un délai de quarante-huit heures.
Ainsi, le droit de ne pas être soumis à un harcèlement moral constitue une liberté fondamentale pour un agent de la fonction publique qui peut justifier une saisine en référé du juge administratif.
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