L’arrêt N°342062 du Conseil d’État du 7 janvier 2013 a indiqué qu’une décision administrative accordant une promotion et un avancement d’échelon à un agent est créatrice de droits et ne peut être retirée, si elle est illégale, que dans le délai de 4 mois.
Une administration publique avait décidé de retirer, plus d’un an après, une décision accordant à un agent le bénéfice d’une promotion et un avancement d’échelon au motif que l’agent n’avait pas l’ancienneté suffisante pour prétendre à cet avancement. L’agent avait contesté ce retrait en invoquant que cette décision, même illégale, était créatrice de droits à son égard et ne pouvait être retirée que dans un délai de 4 mois.
Le jugement de première instance du Tribunal Administratif lui avait donné tort en invoquant une erreur matérielle de son administration justifiant son retrait sans condition de délai.
Le Conseil d’État rétablit les droits de l’agent en considérant que cette décision de promotion ne résultait pas d’une erreur matérielle et était créatrice de droits. Elle ne pouvait donc être retirée que dans le délai de 4 mois.
Le principe de la décision illégale créatrice de droits
La notion de décision illégale créatrice de droit s’applique au moment où une administration publique souhaite annuler ou retirer un acte administratif illégal.
En effet, en Droit Administratif, la jurisprudence constante précise qu’une administration ne peut retirer une décision individuelle explicite créatrice de droits, si elle est illégale, que dans le délai de 4 mois suivant la prise de cette décision, sous réserve de dispositions législatives ou réglementaires contraires, et hors le cas où il est satisfait à une demande du bénéficiaire.
Seul le juge administratif peut déterminer dans son jugement si un acte est ou non créateur de droit.
Ainsi, une décision administrative individuelle illégale non retirée dans les 4 mois de son application est créatrice de droits définitifs. Cela permet à son bénéficiaire de conserver les bénéfices de sa nouvelle situation, par exemple le maintien du versement d’une indemnité ou une prime à un agent qui n’est pas prévue dans les textes réglementaires, le maintien d’un avancement d’échelon ou de grade erroné,…
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Bonjour Je partage l'avis de Serge qui est un collègue.
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document parfait et très intéressant en droit. Félicitations à ses auteurs. Cependant, on n'arrive pas à imprimer ou copier le…